samedi 31 janvier 2009

Les cuillères graduées de la femme du bon dieu

Barbara Kingsolver, j'aime, je viens de finir :
Petit miracle et autres essais, Rivages, 2002, 20 balles qui commence par une exergue "Considérer la vie autrement que comme un miracle, revient à y renoncer"Wendell Berry et contrairement peut-être à certaines apparences, ce n'est pas ce qu'on croirait de religiosité dont il s'agit, mais de la vie... la bonne vie ?

«Sur mon bureau trône un petit portrait du monde en noir et blanc à l'aube d'une nouvelle année, l'an 1903. Il ornait la page de couverture du magazine d'Emma Goldman Mother Earth, ...

Je ne sais pas ce qui nous attend au tournant. J'ai aussi peur que n'importe qui, et, déjà, je suis en deuil : la fin de la nature et de la biodiversité, de la sécurité et du privilège de pouvoir voyager: nous déplorons déjà tant de pertes plus importantes que ne le serait l'impossibilité d'utiliser les véhicules tous terrains comme nous en avons l'habitude ! Il est possible que nous contemplions déjà la fin du monde, sous la forme que nous attendons le moins. Ce serait une ironie pure et diabolique de l'histoire si ce même virus de la variole que les Européens ont lâché sur ce continent à leur arrivée il y a deux cents ans, et qui a rapidement tué environ 98 % de la population indigène d'Amérique, devait revenir et produire les mêmes effets. Il ne me semble pas certain de pouvoir prédire que nous connaîtrons jamais la morale de notre histoire.
Ce que je peux affirmer, c'est que beaucoup de choses changeront pour nous, et très bientôt. Nous avons bâti notre empire sur l'idée que certaines ressources sont inépuisables, ressources que nous avons déjà épuisées : les forêts, le pétrole facilement accessible, des marchés encore vierges pour soutenir notre croissance économique. Hélas, les nomades de la province du Lorestan achètent probablement déjà autant de Coca Cola qu'on pourra jamais les convaincre d'en boire.
«Le temps ne tardera pas », écrit Wendell Berry, grand prophète de notre époque, «où nous ne pourrons pas nous souvenir des horreurs du 11 septembre sans nous souvenir aussi de l'optimisme technologique et économique inconditionnel qui a pris fin ce même jour.»


Joli et même un peu plus non ? C'est souvent dérangeant pour un Européen, mais ça fait travailler les méninges, ça fait le ménage ? on voit sans doute l'Amérique autrement, avec cette femme et le courant du Nature Writings
Et Beijing ? Demain !

À suivre...

Aucun commentaire: